L’avenir de nos BTS entre la réforme du BUT et du bac professionnel
Deux évolutions viennent impacter nos STS (Sections de Techniciens Supérieurs) à l’entrée et à la sortie : la réforme du BUT qui amène à la disparition rapide de nombreuses licences professionnelles et la réforme des baccalauréats professionnels avec une évolution possible vers un apprentissage renforcé.
La réforme du BUT
Dans les IUT, 2022-23 est l’année de la mise en place du BUT 2. Deux informations se télescopent qui concernent nos étudiants de BTS.
De nombreuses licences professionnelles auparavant proposées dans les universités qui hébergent un IUT vont fermer : car le nouveau débouché pour les BUT 2 sera le BUT 3, et parce que des cursus autrefois proposés en licence pro sont désormais parfois intégrés dans les parcours de BUT 2 et BUT 3. Or ces licences professionnelles étaient une poursuite d’études classique pour nos BTS.
Les IUT sont aussi en train de décider comment va se dérouler le recrutement en BUT 3. La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure des BTS seront recrutés en BUT 3, ou si le BUT 3 sera réservé aux étudiants de BUT 2. Il n’y aura pas de règle unique dans les différents IUT de France : ce sera du cas par cas, IUT par IUT, département par département. Certaines directions d’IUT imposeront une stratégie unique à l’ensemble de leurs départements, d’autres leur laisseront le choix. Deux approches ressortent : certains départements GCCD (Génie Civil Construction Durable) ne prendront pas de BTS en BUT, d’autres accueilleront des BTS soit en BUT 3, soit en BUT 2. Quand on contacte les différents établissements, les modalités annoncées seront très variées :
- accueil de BTS en BUT 3 si le niveau est assez bon pour certains,
- accueil uniquement en apprentissage,
- accueil des titulaires d’un BTS systématiquement en BUT 2,
- ne prendre en BUT 3 que des BUT 2,
- exiger des modules seulement délivrés en BUT 1 ou BUT 2,
- attendre les jurys de BUT 2 en juin pour connaître les places disponibles en BUT 3…
On voit là une diversité de choix stratégiques des IUT qui rend peu lisible les possibilités de poursuites d’études pour les étudiants de BTS.
Le risque est qu’un bon nombre d’étudiants ayant obtenus un BTS ne trouve plus de poursuite d’études dans les universités qui proposent le BUT. Certaines licences professionnelles continueront d’exister : soit elles sont proposées par des UFR d’universités qui n’ont pas d’IUT, soit leur intitulé est suffisamment différent des options proposées en BUT 3 ; mais elles seront beaucoup moins nombreuses.
Les autres poursuites d’études restent alors les écoles d’ingénieurs et la classe préparatoire ATS Génie Civil. Les classes prépa ATS sont au nombre de 5 en France :
- lycée Emmanuel Héré à Laxou (54),
- lycée Jean Prouvé à Lomme (59),
- lycée Cantau à Anglet (64),
- lycée du BTP Saint-Lambert à Paris (75),
- et lycée Laplace – Dumont d’Urville à Caen (14).
Ces classes préparatoires ATS GC peuvent accueillir environ 170 étudiants et proposent des taux élevés de réussite à l’entrée en Écoles d’ingénieurs. Quel autre choix va donc s’offrir à nos étudiants qui sortiront de STS ? Ces informations croisées nous permettent de faire un premier point sur l’évolution probable des flux sortants en STS, avec de nombreuses questions en suspens.
La réforme du baccalauréat professionnel
Quant aux flux entrants, on voit se dessiner un changement radical avec la réforme à venir des baccalauréats professionnels qui constituent pour beaucoup de STS un vivier essentiel de recrutement.
Le projet exposé en août 2022 par le président Macron est de transformer les lycées professionnels sur le modèle de l’apprentissage. Si ça n’est pas énoncé ainsi, certains estiment déjà que le but est à terme de « fusionner les deux » (la voie scolaire et l’apprentissage). La proposition initiale était d’augmenter la durée des PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) d’au moins 50% sur les trois ans. Les 4 groupes de travail pour la réforme des lycées professionnels, qui ont été installés le 21 octobre 2022, ont clôturé leurs travaux le vendredi 27 janvier 2023. La ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, a alors acté « qu’il y a absence de consensus sur l’augmentation de 50% des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) sur toutes les années de formation » et envisage « d’autres modalités [qui] pourraient être tout aussi enrichissantes ». Le projet n’est en effet pas abandonné car ils veulent adapter le contenu et la durée des périodes de stage au profil, au parcours et au projet de l’élève, et surtout développer des périodes de stage plus importantes à l’approche du diplôme. La porte reste donc ouverte à un développement de l’apprentissage en dernière année de bac professionnel.
Le nouveau BUT est intéressant à observer pour savoir si le choix de l’apprentissage va encore s’accentuer : avec la mise en place du BUT 3 en 2023, qui proposera une différence de volume horaire assez faible entre le cursus classique et celui par apprentissage, on anticipe déjà une préférence des étudiants pour le statut d’apprenti. Par exemple à l’IUT de Nancy, les apprentis sont passés de 16 en 2021-2022 à 25 en 2022-2023 (+50%). Si l’on s’orientait dans cette voie en lycée professionnel, il est difficile d’imaginer comment va évoluer le recrutement en BTS sous statut scolaire de ces nouveaux profils : ayant pris goût à l’apprentissage, il est probable que la plupart d’entre eux souhaitera poursuivre avec un BTS par apprentissage au sein des UFA (unités de formation par apprentissage) et des CFA (centre de formation des apprentis). On peut alors envisager que les flux dans les BTS en voie scolaire ne se tarissent beaucoup plus vite…
Comment va-t-on pouvoir embrasser cette évolution ? Pour absorber la chute déjà constatée des effectifs dans la voie scolaire au profit de la voie par apprentissage (en 2022 : -7,2%, pour 234 000 étudiants contre +15,8%, pour 182 000 apprentis), certains développent d’ores et déjà les dispositifs d’accueil mixtes : les étudiants en voie scolaire et les apprentis sont accueillis dans les mêmes promotions, lorsqu’un apprenti n’a pas encore de contrat d’apprentissage ou lorsqu’il se retrouve en cours d’année avec un contrat rompu, il suit alors le même cursus que les étudiants en voie scolaire. La part de public d’apprentis peut alors monter à 50% à certains moments de l’année. Est-ce que ce type de structures mixtes sera la seule solution pour préserver nos STS historiques qui répondent encore aujourd’hui aux besoins de ceux pour qui l’apprentissage n’est pas la solution la plus adaptée ?
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